Restons optimistes et malgré le lot de mauvaises nouvelles annoncées chaque matin ; essayons de « voir la vie du bon côté » : c’est presque qu’une injonction car de nombreuses études ont bien prouvé que la fonction immunitaire est meilleure chez les plus optimistes ; alors qu’elle s’affaibli dans les périodes de surmenage et de stress.

Et si, depuis longtemps vos problèmes d’estomac vous gâchent la vie ; voici quelques pistes qui pourraient bien vous libérer de ce souci. Bonne lecture à vous !

N’oubliez pas : La digestion commence dans la bouche et l’estomac.

Plus personne aujourd’hui, je pense, n’ignore le rôle important du bon équilibre de la flore intestinale sur la santé de l’organisme tout entier. Le microbiote jouant un rôle essentiel dans la fin de digestion dans le colon, l’immunité, le fonctionnement du cerveau, le métabolisme et même la prise de poids. Forts de ces nouvelles connaissances, médecins, thérapeutes ou publicitaires nous proposent comme remède à la dysbiose une cure de pré-biotiques et ou de probiotiques. Remèdes temporaires qui s’estompent plus ou moins rapidement une fois la cure terminée. Pourquoi ?

Tout simplement parce qu’en agissant au niveau du colon, terminus du processus digestif ; on n’agit que sur les conséquences du mauvais déroulé de ce processus complexe qui démarre dans la bouche et surtout dans l’estomac. Il est bien plus logique d’agir sur les premières phases de la digestion pour espérer obtenir non seulement des résultats pérennes au niveau de la flore colique mais surtout voir disparaître de nombreux autres problèmes digestifs.    

Le premier conseil tout simple et de bon sens, fondamental mais souvent oublié, est de manger lentement afin de favoriser une insalivation et une mastication suffisante. Si les aliments ne sont pas suffisamment insalivés et avalés trop vite, la première phase de digestion des amidons est impossible ; cette étape reviendra entièrement aux enzymes pancréatiques. Sans mastication, les aliments ne sont pas réduits en bouillie grossière ; ce travail reviendra à l’estomac et allongera le temps de séjour dans l’estomac et la sensation désagréable de lenteur digestive et de lourdeur. Et, surtout, ce passage trop rapide des aliments en bouche ne permet pas à l’estomac de se « préparer » à les digérer en produisant suffisamment de suc gastrique ; un mélange d’acide chlorhydrique et d’enzymes protéases spécifiques à la digestion des protéines.

Les rôles de l’estomac et de l’acide chlorhydrique dans le processus digestif sont essentiels et multiples

  • Mise à température du bol alimentaire à 37 °C.
  • Broyage progressif des particules solides jusqu’à une taille de 1 à 2 mm autorisant leur passage à travers le pylore jusqu’au duodénum (la première partie de l’intestin grêle)
  • Première phase de la digestion des protéines par l’enzyme pepsine, en présence d’acide chlorhydrique (le pH du suc gastrique est d’environ 2-2,5 pendant la phase digestive).
  • L’acide chlorhydrique permet aussi la « libération » des minéraux présents dans nos aliments en ions métalliques qui pourront ainsi devenir assimilables au niveau de l’intestin grêle .Et encore ; l’acide chlorhydrique permet la libération d’une molécule très particulière appelée « facteur intrinsèque » indispensable au transport de la vitamine B12 jusqu’à l’iléon où elle sera assimilée.
  • Sans oublier le rôle bactéricide et fongicide puissant de l’acide chlorhydrique qui est en quelque sorte le « décontaminant » de nos aliments , il élimine les streptocoques, lactobacilles, candida Albicans et Hélicobacter Pylori.
Les conséquences d’une hypochlorhydrie.
Si vous souffrez de problèmes gastriques avec reflux acides, et brûlures d’estomac, la sensation de digestion lente, de lourdeurs et de ballonnements juste en fin de repas, vous pensez ; comme d’ailleurs la plupart des médecins que ces problèmes sont liés à une surproduction d’acide chlorhydrique ; peut-être d’ailleurs avez-vous un traitement à base de médicaments « anti-acides » ou IPP (inhibiteur de la pompe à protons, c’est-à-dire inhibiteur de la production d’acide chlorhydrique par la muqueuse de votre estomac.

Et si c’était au contraire une hypochlorhydrie qui occasionne ces troubles ? J’ai compris cela il y a une dizaine d’années à la lecture du livre de Natacha Campbell « le syndrome entéropsychologique » et à une étude du docteur Jonathan Wright, relatée dans son livre « Why Stomach Acid Is Good for You » qui explique que 90% de ses patients souffrant de reflux gastrique sont en hypochlorhydrie et non en hyperchlorhydrie !

Curieusement il est plus fréquent de souffrir d’un faible taux d’acide chlorhydrique (HCl) que d’un excès. Les trois causes majeures d’une hypochlorhydrie sont le vieillissement, une hypothyroïdie, et une infestation par le candida Albicans. L’hyperchlorhydrie affecte bien sûr un  certain nombre de personnes mais moins fréquemment et génère en particulier les ulcères à l’estomac.

Comment explique-t-on qu’une hypochlorhydrie génère des reflux acides ?

Lorsque la production d’HCl est insuffisante pendant la phase digestive, le pH du suc gastrique est supérieur à 3 et entrainera :  

  • Une faible activation des enzymes protéases avec une digestion lente et plus longue des protéines.
  • Une stagnation avec fermentation des sucres et amidons qui entrainera ballonnements et  hyperpression abdominale et un reflux du liquide acide de l’estomac dans l’œsophage ; et une formation d’acides lactique et pyruvique  à l’origine des sensations de brûlures.

.Mais, c’est surtout la baisse de l’action bactéricide et antifongique de l’acide chlorhydrique qui va  favoriser une pullulation bactérienne dans l’estomac et le duodénum (que l’on appelle SIBO) et générer rôts et ballonnements et ce, dès la prise alimentaire .

D’autres conséquences dont je vous parlerais en Avril, vont impacter toute la suite du processus digestif  des protéines, des lipides et des glucides ;  ce qui entrainera en fin de digestion une perturbation du microbiote au niveau du colon.

La cause première de la dysbiose est donc bien l’hypochlorhydrie et c’est en retrouvant une production d’HCl suffisante qu’une grande partie des problèmes digestifs disparaîtront.

Comment savoir si vous êtes ou non en hypochlorhydrie ?

Il n’existe pas aujourd’hui d’examens médicaux mettant en évidence une hypochlorhydrie.

Les meilleurs indicateurs d’une hypochlorhydrie sont les symptômes qu’elle induit : digestion lente avec sensation de lourdeurs, des reflux acides, des rôts, et des ballonnements très rapidement après la fin du repas (parfois même en cours du repas).

Vos troubles digestifs sont apparus à la soixantaine et se sont amplifiés au cours des années. Vous êtes fatigué (e), surmené (e) ou peut-être en hypothyroïdie…

Il existe un test rapide et simple à faire chez soi, le matin à jeun : le test au bicarbonate de soude. Ce test est basé sur le fait que le mélange dans l’estomac du bicarbonate de sodium et de l’acide chlorhydrique produit du gaz carbonique qui va entraîner des des éructations.

Faire le test : Verser une cuillère à café rase de bicarbonate de soude dans un verre d’eau (100ml).

  • Boire le mélange et compter au bout de combien de temps le rôt se produit.
  • de 2 à 4 minutes : taux normal
  • de 4 à 6 minutes : hypochlorhydrie probable
  • au- delà de 6 minutes : hypochlorhydrie importante à très importante.
Que faire en situation d’hypochlorhydrie ?

Premièrement, modifier le contenu de votre assiette

Limiter fortement les plats préparés et les aliments ultra-transformés, certains additifs sont des inhibiteurs de nos enzymes digestives.

Eviter les graisses cuites et brulées ; elles sont particulièrement indigestes ; préférez les modes de cuisson à basse température : cuissons à l’eau, à la vapeur, à l’étouffée ou au four à 80-100°C.

Equilibrer vos repas avec le trio : protéines + féculents + légumes verts et faites attention à apporter suffisamment de protéines (animales ou végétales) à chaque repas, car c’est l’ingestion de protéines qui stimulent la production de l’acide chlorhydrique indispensable à leur digestion.

Ajouter épices et fines herbes connues pour leurs effets stimulant la production des sucs gastriques (et pancréatiques) : le curcuma, le piment, la badiane, la cardamome, l’asafoetida,le cumin, la nigelle,  le gingembre frais, l’aneth, l’estragon, le basilic, le thym, le romarin, la menthe.

Faciliter la digestion en évitant les desserts , mais se faire plaisir avec un petit goûter à base de fruits crus favorisant la digestion, car riches en enzymes : comme l’ananas et la papaye.  

Deuxièmement : Prendre le temps de saliver et de mastiquer.

Troisièmement : Appliquer un vieux remède de naturopathe : Prendre une cuillerée à soupe de vinaigre de cidre bio 10 mn avant les repas. Diluer le vinaigre dans un peu d’eau. En fait, l‘apport vinaigre de cidre va renforcer ou compléter l’effet de l’acide chlorhydrique dans l’estomac, permettant ainsi une digestion plus facile et plus rapide. Vous pouvez bien sûr démarrer par une crudité assaisonnée avec une CàS de vinaigre de cidre et une d’huile d’olive, ou des légumes lacto-fermentés et leur jus riche en acide lactique. Il est possible que votre foie et votre Pancréas aient besoin d’être stimulés : choisissez alors les crudités suivantes : radis noir ou rose, chou, betterave, endive.

 

Et, si ces mesures simples ne suffisent pas à régler votre problème, consulter un médecin, une diététicienne ou un naturopathe qui aborde les problèmes digestifs avec cette approche. Ils sauront vous conseiller quelques compléments alimentaires (enzymes digestives, HCl bétaïne) les mieux adaptés, ou vous orienter sur la piste d’une hypothyroïdie.