Toujours au cœur de nos préoccupations, le Covid donne à nos chercheurs de nombreux sujets d’études et font le lien entre santé, immunité et alimentation. Encore quelques conseils à appliquer au quotidien pour rester acteur de notre santé ! je vous espère toutes et tous en bonne santé et gardant espoir et patience.
Une étude publiée dans Gut suggère que la composition du microbiote pourrait influencer la réponse inflammatoire face à la Covid-19.
La dysbiose intestinale (déséquilibre du microbiote) pourrait, selon les scientifiques, contribuer à la persistance des symptômes observée dans les formes de Covid long.
En analysant les selles des malades, les chercheurs ont remarqué que leur microbiote était altéré. En effet, plusieurs bactéries intestinales au potentiel immunomodulateur connu – telles que Faecalibacterium prausnitzii, Eubacterium rectale et les bifidobactéries étaient sous-représentées chez ces patients. Et cela a duré au-delà de 30 jours après la disparition des symptômes.
La nature de l’étude ne permet pas d’établir de lien de cause à effet mais il ne serait pas surprenant de découvrir l’influence du microbiote face à cette infection, notamment lorsqu’on connaît les relations qu’il entretient avec le système immunitaire.
Réf. : Yeoh YK, Zuo T, Lui GC, et al. Gut microbiota composition reflects disease severity and dysfunctional immune responses in patients with COVID-19 Gut Published Online First: 11 January 2021
Cette étude ne fait que conforter ce que je vous conseille depuis bientôt une année. Et, si dans ma lettre de Mars 2020 je vous avais plutôt donner de nombreux conseils pour booster les vitamines et les minéraux nécessaires aux macrophages , lymphocytes et NK (Natural killer) ; il est encore temps de les compléter avec ceux vous permettant de réparer une muqueuse intestinale altérée (qui crée une hyperperméabilité) et de ré-équilibrer la flore intestinale.
Concrètement, pour « reconstruire » votre barrière intestinale :
Il vous faut des protéines et des lipides , pas du sucre !! Si vous souffrez de colopathie fonctionnelle, d’hypersensibilités alimentaires(gluten, protéines de lait de vache …) ; adoptez le « régime GAPS du Dr Natacha Campbell » en ne consommant pendant quelques jours que ses fameux bouillons de poule(t) avec quelques légumes. Et pour tous ceux qui n’ont aucun soucis intestinaux, mettez ces bouillons au menu plusieurs soirs par semaine ; après tout, nous sommes en hiver et quoi de meilleur qu’une poule au pot ou un pot au feu ! (voir la page de mars 2020 )
Adoptez plutôt une alimentation « maison » sans produits ultra-transformés (de nombreux additifs et résidus de pesticides agressent la muqueuse).
Ayez un apport suffisant en protéines (1g/kg de poids et par jour) et en « bons » lipides (animaux pour leurs apports en vit A er D, végétaux pour leurs apports en oméga 9,6,3 et leurs mucilages protecteurs ) ; l’essentiel étant que ces gras soient issus des filières bio, naturels, non chauffés et non transformés.
Assurez vos apports en vitamine A et en zinc : les deux micro-nutriments essentiels à la bonne intégrité de la muqueuse intestinale et en plus ils stimulent la production et l’action des globules blancs.
Nos besoins en Vit A sont de 600 à 800 microgrammes par jour et peuvent être couverts avec 1 œuf coque (jaune non cuit dur) ; 30 g de beurre cru par jour et les apports en béta carotène de 200 g environ de carottes, potirons, potimarron et courges d’hiver oranges, mâche ou cresson consommés crus.
Quant au zinc ; les besoins(environ 15 mg/j) sont moins bien couverts chez les personnes âgées et les végétariens , ils sont aussi plus élevés chez les personnes diabétiques ; les meilleures sources de zinc sont bien sûr les huîtres et autres fruits de mer mais également les foies animaux (à choisir impérativement bio) et plus modérément par les fromages à pâte dure, les céréales complètes (seigle++) et les graines oléagineuses (courge++)
Et selon vos sensibilités : diminuer fortement le gluten et les céréales « modernes et hybridées » ; ainsi que le lactose.
Pour re-équilibrer votre flore intestinale :
Rééquilibrez tout simplement votre assiette avec le trio Féculents + protéines + légumes verts ; et supprimez au maximum les sucres rapides (sucre, boissons sucrées, bonbons, confiseries, biscuiteries…).
Apportez via votre assiette des pré et des probiotiques ainsi que d’autres micronutriments qui se chargeront de doper leur multiplication.
Les prébiotiques qui sont en quelque sorte les « aliments » des bactéries lactiques ne sont rien d’autres que les fibres des végétaux : légumes, fruits, céréales complètes (ou demi-complètes), algues.
Certains féculents cuits et mangés refroidis (salades de pomme de terre, de riz, de lentilles..) contiennent des « amidons résistants » qui font partie des meilleurs prébiotiques avec les oignons, topinambour, artichaut, salsifis, endives , céleri rave, banane verte.
On vient également de découvrir que certains polyphénols ( comme les pigments colorés des fruits et légumes) aux propriétés bien connues d’anti-oxydants sont d’excellents prébiotiques. Cet hiver préférez les oignons rouges, les betteraves rouges, les choux rouges, les pommes de terre vitelottes (ou bleu ou rouges des Flandres) plus riches en polyphénols que leurs homologues verts ou blancs)
Les probiotiques sont des bactéries bénéfiques indispensables à l’équilibre du microbiote ; un apport quotidien d’aliments ou de boissons lacto-fermentés permet d’enrichir et de diversifier votre microbiote. Consommez chaque jour une petite portion de légumes lacto-fermentés, un yaourt (vache, chèvre, brebis ou végétal), un à deux verres de kéfir maison, un produit soja lacto-fermenté (tofou sojami, miso, tempeh, sauce soja tamari). Vous retrouverez dans ma page de décembre 2020 quelques recettes de kéfir et de légumes lacto-fermentés.
Et bien sûr, Evitez tous les ennemis du microbiote : les antibiotiques, de très nombreux additifs, les graisses brûlées, et l’eau chlorée du robinet (filtrez votre eau de boisson et celle de vos soupes et bouillons.